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du 1 au 5 juillet 2012 (semaine 26)
 

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5 juillet 2012 - Indonésie
LES EXACTIONS ET LES VIOLENCES EN PAPOUASIE


En raison des violences qui se multiplient en Papouasie occidentale, les Eglises chrétiennes en appellent à la communauté internationale pour faire cesser la répression et stopper les violences qui augmentent dans la région.

" La Papouasie est devenue une terre d’oppression, un lieu de traumatisme colllectif où règnent le deuil et le sang", a déclaré, à la presse le 27 juin à Djakarta, le Rév. Benny Giay, président du Synode des Eglises chrétiennes de Papouasie (Ketua Synode Kingmi di Tanah Papua) et leader charismatique de la Papuan Christian Church (Kingmi Church).

Depuis mai dernier, les incidents meurtriers se sont multipliés en Papouasie occidentale, province d’Indonésie où les exactions des militaires envers les populations papoues sont régulièrement dénoncées par les ONG et les Eglises chrétiennes.

Dans les deux provinces de Papouasie, qui comptent une majorité de chrétiens, essentiellement protestants, les Eglises chrétiennes sont très investies dans la défense des droits des autochtones et, pour cette raison, sont ouvertement soupçonnées par Djakarta de servir de paravent aux organisations séparatistes.

C’est la mort d’un petit garçon papou, renversé par deux militaires roulant à moto, le 6 juin à Honelama, village de Wamena, qui a déclenché la série d’émeutes la plus importante jusqu’alors dans la région. Pris à partie par la population, qui aurait tué l’un d’entre eux, laissant l’autre grièvement blessé, des centaines de militaires du bataillon de Wamena auraient attaqué Honelama, mais aussi Wamena et les localités alentours, incendiant une centaine de maisons et tuant un nombre encore indéterminé de civils, dont plusieurs enfants.

Le "Jakarta Post "a avancé quelques jours plus tard le chiffre d’une douzaine de victimes, un bilan confirmé aujourd’hui par les ONG. Après avoir nié l’attaque dans un premier temps, le porte-parole de l’armée pour la province a fini par reconnaître les faits le 12 juin dernier, tout en précisant que les militaires avaient seulement « ‘surréagi’ dans leur réponse aux actes criminels commis par certains éléments dans la région ».

Dès les premières émeutes, les Eglises ont activé leurs réseaux pour tenter d’enrayer la spirale de la violence. Le 10 juin, Mgr. Leo Laba Ladjar, évêque catholique de Jayapura, a accueilli dans son centre diocésain différents chefs religieux, dont le Rév. Albert Yoku, président du Synode des Eglises chrétiennes évangéliques en Papouasie (Gereja Kristen Indonesia, GKI), le Rév. Lipiyus Binilux, le Rév. Herman Saud ainsi que des responsables musulmans comme Abdul Dudung Koha, du Conseil des oulémas indonésiens (Majelis Ulama Indonesia, MUI) pour Jayapura.

A l’issue de la réunion, les responsables religieux ont publié une déclaration commune condamnant les récentes violences et affirmant leur volonté commune d’œuvrer pour « une culture de paix, d’amour et de tolérance ».

Ces appels au dialogue ont toutefois été rapidement balayés par la nouvelle vague de violence, déclenchée par la mort, le 14 juin, de Mako Tabuni, leader indépendantiste et vice-président du Comité national de Papouasie Occidentale (KNPB), abattu par l’armée indonésienne à Waena.

L’annonce de la mort de Tabuni a immédiatement provoqué de nouvelles émeutes, notamment à Jayapura où une foule de Papous venus des montagnes auraient incendié des commerces et attaqué des colons provoquant, selon la police, la mort d’une personne et en blessant quatre autres.

Le 26 juin, le secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises, le Rév. Olav Fykse Tveit, venu en Indonésie rencontrer les principaux dirigeants des Eglises chrétiennes et réitérer le soutien de son organisation à « leur lutte pour les droits de l’homme auprès du peuple de Papouasie », a demandé « l’arrêt immédiat des violence et de l’impunité » et appelé, lui aussi, la communauté internationale à agir. (source : Mepasie)


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